Les Probabilités et les Coïncidences...
(Révisé Décembre 2016)
(Révisé Décembre 2016)
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Des Ouvrages du Commandant Jean-Gabriel Greslé. |
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Jean-Gabriel Greslè est aujourd'hui un auteur à succès d'ouvrages ufologiques, un acteur majeur et respecté de la scène ufologique Française, ayant offert de nombreuses conférences, membre de la Commission Sigma de la société savante Association Aéronautique et Astronautique de France (3AF).
Au début des années cinquante, il fut élève-pilote de chasse au Cadet Club de l'USAF en Caroline du Nord. Il travailla également dans la prospection aérienne, mais aussi pour le Commissariat à l'Energie Atomique. Dans sa riche carrière, il devient ensuite pilote de ligne et co-pilote.
En ufologie, les pilotes civils ou militaires sont souvent considérés comme des observateurs d'OVNI parmi les plus crédibles. Pourtant, le corpus ufologique nous enseigne que ceci serait un mythe (le mythe du témoin idéal) et une idée reçue (relevant de l'argument d'autorité). Voir par exemple pour vous en convaincre (ou dé-convaincre !), le petit quizz que j'ai proposé ou encore ces deux articles de James Oberg, le premier sous-titré Eyewitness accounts require hard look, even if witness is a pilot ou encore celui-ci, titré, Case Studies In Pilot Misperceptions Of "UFOs.
Dans mon ouvrage, Roswell : Rencontre du Premier Mythe (2010), j'écrivais :
La bonne foi, la notoriété, l'autorité d'une personne ne constituent pas un argument recevable : tout le monde peut se tromper ou être victime de méprises et de faux souvenirs, tout comme la bonne foi, la notoriété ou l'autorité n'empêchent pas d'être abusé, par exemple, par les plus célèbres illusions d'optiques. La détention d'un brevet de pilote d'avion n'élimine pas automatiquement la thèse de l'erreur de pilotage lors d'un accident aéronautique, un diplôme de chirurgien n'empêche pas d'envisager l'hypothèse de l'erreur médicale en cas de complications post-chirurgicales, etc. [...]
Pour certains enquêteurs pro-engin extraterrestre, il semble bien que le témoignage humain soit infaillible et non réfutable. Ceci sans doute parce que les témoignages constituent souvent leur seule et unique base. Le témoignage humain prend alors le statut de preuve, faute de mieux. Ceci constitue un fâcheux et fallacieux glissement par rapport à ce que les expériences scientifiques sur la mémoire ou même en criminologie démontrent à ce propos (annexe 17). Il semble même, nous y revenons longuement dans l’ouvrage, que contester la fiabilité des souvenirs rapportés chez les témoins, de manière incontestable, revienne à "insulter" les témoins, comme si on les traitait de fous, d’ivrognes, de menteurs ou de drogués. Au mieux, pour valider la crédibilité d’un témoignage dans cette affaire, on a l’argument d’autorité.
Celui-ci consiste à présenter les témoins comme de bonne foi et crédibles du simple fait de leur profession, de leur niveau d’étude ou autre caractéristique jugée a priori positive. Ce biais psychologique, bien documenté en psychologie cognitive produit des effets dits de halo. Il s’agit de la tendance qu’ont les individus en présence d’une caractéristique jugée positive à propos d’une personne ou d’un groupe, voire d’une marque, à rendre plus positive toute ou partie des autres caractéristiques de cette personne, opinions, propos, déclarations, parfois même sans les connaître à l’avance. Ainsi, le statut social, la notoriété d’une personne ou toute caractéristique positive, accréditent d’autres caractéristiques, comme la véracité et la crédibilité d’un témoignage, et ce de façon biaisée.On peut également consulté ce billet, Dr Edgar Mitchell et ses Souvenirs de Roswell : Faux-Souvenirs, Arguments d’Autorité et Falsification Rétrospective ?
Il se trouve que Jean-Gabriel Greslé a été le témoin d'OVNI à plusieurs reprises pendant sa carrière. Par exemple, il fait une observation en 1955 alors qu'il est au Vietnam en compagnie d'un ami pilote de chasse. Mais également en 1968, alors qu'il est aux commandes d'un Boeing 707, volant entre Rio de Janeiro et Florianopolis, quand il remarque sur l'écran de son radar, un écho "inconnu" en forme de goutte d'eau et il en mesurera même la vitesse (près de 5300 km/h) sans pour autant établir un contact visuel (du fait d'une importante couche nuageuse sous l'avion).
Enfin, Jean-Gabriel Greslé fera également deux autres observations, et ce sont celles-ci qui font l'objet de ce billet. Le 5 novembre 1990, depuis le sol et le 27 juillet 1984 alors qu'il est aux commandes du Boeing 747-Combi du vol Air France AF 6842 qui relie Los Angeles à Montréal...
L'Observation de Jean-Gabriel Greslé du 5 Novembre 1990...
Le 5 novembre 1990 est une date ufologique "mythique" pour la France : L’Hexagone aurait été l'objet d'une véritable vague d'OVNI ce soir-là, vers 19 heures. En réalité, cet événement s'explique par une rentrée atmosphérique...
Un exemple de rentrée atmosphérique filmée (malgré le titre).
Les rentrées atmosphériques sont de puissants générateurs d'OVNI. Et ceci bien légitimement. Nous avons consacré plusieurs billets sur ce blog examinant de tels cas, proposant des explications concernant les mécanismes cognitifs qui seraient mis en oeuvre par les témoins lorsque le stimulus perçu est une rentrée atmosphérique, que certains témoins décrivent très bien, mais d'autres, non (variabilité interindividuelle). Mais aussi de ce que font les ufologues de ces observations qui ne serait que le produit de cette variabilité interindividuelle (boucle de rétroactions).
A ce titre, nous vous renvoyons aux billets suivants : Du niveau d'étrangeté des récits d'OVNI : l'exemple de Yukon (1996) (en Français), Cracking the 1896/97 Airships Mystery? Toward a Psycho-SocioCultural Explanation (Long Version) - En Anglais -, et plus récemment, Space Re-Entry Stimulus as CE-3 Generator: The Example of a December 12 1987 Case (en Anglais).
Petit à petit, les ufologues ont accepté l'explication de la rentrée atmosphérique pour la grande majorité des témoignages du 5 novembre 1990. Mais, fidèles au syndrome de Raminagrobis (un ufologue retombe toujours sur ses pattes), ils ont fini par dégager un certain nombre de cas en invoquant des termes spécialement concoctés pour l'occasion et la discipline comme le parasitage ou le mimétisme. En d'autres termes, le phénomène fortéen profiterait des rentrées atmosphériques (et particulièrement ce 5 novembre 1990) pour se manifester ou nous rendre une petite visite...
Il s'agirait plutôt ou à l'évidence, c'est au lecteur de se faire son propre avis, d'une hypothèse ad hoc, c'est à dire une hypothèse qui vise à expliquer des faits qui paraissent réfuter une explication uniquement pour rester conforme à l'explication réfutée, et non pour établir la vérité (Fernandez, Ibid).
En ce sens, les ufologues acceptent l'explication par la rentrée atmosphérique pour la très grande majorité des observations de 5 novembre 1990, mais, parmi les témoignages de cette soirée, quelques dizaines de cas ne pourraient pas être expliqués par ce candidat et seule une hypothèse et donc un candidat exotique, s'imposent...
Petit à petit, les ufologues ont accepté l'explication de la rentrée atmosphérique pour la grande majorité des témoignages du 5 novembre 1990. Mais, fidèles au syndrome de Raminagrobis (un ufologue retombe toujours sur ses pattes), ils ont fini par dégager un certain nombre de cas en invoquant des termes spécialement concoctés pour l'occasion et la discipline comme le parasitage ou le mimétisme. En d'autres termes, le phénomène fortéen profiterait des rentrées atmosphériques (et particulièrement ce 5 novembre 1990) pour se manifester ou nous rendre une petite visite...
Il s'agirait plutôt ou à l'évidence, c'est au lecteur de se faire son propre avis, d'une hypothèse ad hoc, c'est à dire une hypothèse qui vise à expliquer des faits qui paraissent réfuter une explication uniquement pour rester conforme à l'explication réfutée, et non pour établir la vérité (Fernandez, Ibid).
En ce sens, les ufologues acceptent l'explication par la rentrée atmosphérique pour la très grande majorité des observations de 5 novembre 1990, mais, parmi les témoignages de cette soirée, quelques dizaines de cas ne pourraient pas être expliqués par ce candidat et seule une hypothèse et donc un candidat exotique, s'imposent...
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Ces cas ont été décortiqués un par un par l'investigateur et ami Robert Alessandri dans une étude "mammouth". Il démontre que ces cas "résiduels" ne résistent pas et non plus au candidat prosaïque de la rentrée. Aussi, nous vous renvoyons à son incontournable article intitulé, 5 novembre 1990 : Les ovnis fabriqués par des ufologues.
Justement, l'observation de Jean-Gabriel Greslé fait partie de ces cas "résiduels" et est d'ailleurs sans doute l'observation de cette "vague" qui a reçu le plus de notoriété dans le microcosme ufologique. Là-encore, Robert Alessandri décortique ce cas dans une sous-section titrée Gretz-Armainvilliers (Seine-et-Marne).
On se rend compte que le commandant Jean-Gabriel Greslé était en compagnie de cinq autres témoins et de la co-influence sur le commandant et ses narratifs d'un des autres témoignages (à propos des faisceaux tronqués verticaux), que le cas a été reconstitué de façon biaisée et sensationnaliste par un enquêteur (Joël Mesnard), le "background" et ambiance ufologiques du commandant (nous allons y revenir), bref, toutes ces variables psycho-sociologiques et culturelles en rétroactions que nous invoquons souvent sur le blog expliquant et faisant "un cas solide" en ufologie.
Et Robert Alessandri (Ibid.) d'écrire :
Il faut donc se rendre à l'évidence : ces faisceaux tronqués verticaux n'existaient pas, ou s'étaient éteints après avoir été vus par le premier témoin. Et il est manifeste que Greslé a été influencé par le témoignage de son ami qui est le seul à avoir vu ces faisceaux.
Maintenant, on peut se faire une bonne idée de ce que les six témoins ont vu passer devant eux : sur le dessin que Joël Mesnard brandit sans cesse depuis vingt ans pour se gausser de ceux qui n'y voient qu'une rentrée atmosphérique, vous enlevez les « structures » que personne n'a vues, vous enlevez les faisceaux des deux lumières à l'avant qui n'étaient pas ou plus là, vous faites une des deux traînées à l'arrière beaucoup moins longue et lumineuse que l'autre comme Greslé le précisait, vous ajoutez un peu de « brumes » sur l'autre, et vous éparpillez les autres lumières dans une surface vaguement rectangulaire, cigaroïde ou oblongue, en plus d'un petit groupe de lumières plus haut :
Voilà que miraculeusement, en ayant supprimé de la « reconstitution » mesnardienne tous les détails imaginaires, on obtient une excellente représentation de la rentrée atmosphérique, tout à fait comparable aux autres descriptions de la région !
Le détail de faisceaux est assez commun lorsque que des témoins observent une rentrée atmosphérique ou encore la dessine (voir les billets mentionnés précédemment). Et Robert Alessandri explique également ce détail, tout à fait légitime, donné par un des témoins du groupe du commandant, et qui influencera les narratifs ensuite.
Revenons maintenant aux faisceaux tronqués [...] mentionnés par André Bouteloup [un des autres témoins, assistant en aéronautique et le seul a avoir assisté à la "première phase" de l'observation]. [...] Voilà comment on peut reconstituer ce qu'il a observé dans cette « première phase » d'après sa description [dans la revue Lumières dans la Nuit] :
Et maintenant, voici à peu près comment devait se présenter la rentrée atmosphérique en approche vue depuis la région parisienne :
Au total, ce soir du 5 novembre 1990, il semble bien évident que le commandant Jean-Gabriel Greslè a assité à la rentrée atmosphérique de Gorizont/Proton (objet n°1990-094C / 20925) - En Anglais, par Ted Molczan -.
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L'observation de Jean-Gabriel Greslé du 27 juillet 1984...
Le témoignage :
Au moment où je vais demander des explications au contrôleur de la navigation aérienne sur ce "trafic" non annoncé, c'est lui qui appelle pour me demander de décrire ce qui vient de nous dépasser. Deux autres vols commerciaux, un Olympic Airways et un Lufthansa, interviennent sur la même fréquence pour confirmer cette observation !
Je demande alors à la tour de contrôle, si ses radars visualisent ce curieux engin et lui annonce que j'envisage de déposer un "AIRMISS" ! Le contrôleur répond que l'avion d'Air France n'est pas à moins des "9 km réglementaires", pour justifier une telle procédure.
Cette distance minimum de passage de l'objet, me permet d'évaluer ses dimensions et sa vitesse. Les calculs montrent que le phénomène se déplaçait à une vitesse supérieure à "3400 km/h" ! Le groupe d'engins qui précédait la traînée lumineuse pouvait avoir un diamètre de 100 m environ, tandis que la traînée, très dense, opaque et lumineuse sur toute sa longueur, s'allongeait sur environ 2 km...
Il a été estimé que les 3 objets sphériques étaient à 10 km du Boeing 747, volaient à 3300 km/h (contre 900 km/h pour l'avion) et avaient un diamètre de 40 à 50 m environ.
VSD (1988) numéro spécial OVNI, les Preuves scientifiques.
La couverture de ce numéro H.S. de VSD. Pour une critique du numéro, se référer à cet article, OVNI : Quand des scientifiques trompent le public. |
Le 27 juillet 1984 à 23:50, alors qu'il pilote le Boeing 747-Combi du vol Air France AF 6842 reliant Los Angeles à Montréal :
Nous sommes en vol à l'altitude de 11.500 mètres au nord de la ville de Détroit dont les lumières sont parfaitement visibles. Venant de Los Angeles, nous approchons de notre destination, Montréal, après un vol sans histoire. La nuit est claire et sans nuages. Brusquement, je remarque derrière la tête du second pilote, par la vitre latérale droite, une traînée lumineuse très dense qui dépasse rapidement notre avion, un Boeing 747-Combi. Je prends par principe un "top chrono" et fais immédiatement un appel en cabine. Un steward monte en courant; il sera comme le reste de l'équipage technique, témoin de l'événement. Nous observons une traînée lumineuse d'aspect granuleux, d'une longueur apparente étale à celle de ma main ouverte à bout de bras. Cette trace est prédédée par ce qui semble être un groupe de trois boules d'aspect métallique, luisantes comme de l'acier poli mais sans luminosité propre. L'ensemble suit une trajectoire horizontale parallèle à la nôtre, à 6° environ au-dessus de l'horizon et nous dépasse rapidement. En 15 secondes il passe du travers droit à 45° de gisement.
Comme je demande à mon second de contacter le Contrôle pour signaler ce que nous venons d'observer, celui-ci nous appelle et nous demande de décrire ce que nous venons de voir passer à notre droite. Je m'exécute et entends sur la même fréquence un équipage de la Lufthansa et un autre d'Olympic Airways confirmer notre observation. Je demande aors au contrôleur pourquoi il nous a contactés les premiers. Réponse : "vous étiez les mieux placés"... Ce qui confirme s'il en était besoin que l'intrus était bien visible au radar. Quelques instants plus tard, en réponse à une question de l'équipage de la Lufthansa, le contrôleur précisait qu'un shérif lui avait signalé plusieurs observations par des témoins au sol. Nous avons peut-être là une indication utile. Un engin non-identifié a peu de chance de posséder un transpondeur; il est en principe invisible pour les radars de contrôle actuels. Si l'on soupçonne sa présence, ou celle d'un avion de ligne en panne de transpondeur, il est facile pour le contrôleur de couper la fonction qui renforce l'intensité, sur son écran, des images des avions utilisant un code de réponse déterminé. A ce moment, son radar fonctionne comme fonctionnaient les radars il y a 40 ans : il reçoit sur son écran cathodique tous les échos des objets se trouvant dans la zone qu'il couvre, OVNI, avions sans transpondeur, avions dont le transpondeur est réglé sur un autre code que le sien.
Ce développement un peu long répond par avance à l'objection selon laquelle tout avion doit être équipé d'un transpondeur en état de fonctionnement pour être détecté par un radar du Contrôle de la Navigation Aérienne. Il n'en est rien. Par un simple geste, chaque contrôleur peut couper son système de renforcement des échos afin de détecter tout engin circulant dans la région qu'il surveille. Dans le cas qui nous intéresse, l'appel du shérif signalant un engin rapide et inusuel obligeait l'opérateur radar à utiliser la procédure que nous venons de décrire.
En fixant arbitrairement la distance de l'objet inconnu à 10 kilomètres à son passage par le travers, un calcul simple nous permet de trouver sa vitesse et de transformer les dimensions angulaires observées en longueurs. Nous calculons ainsi :
Vitesse objet = 10 km en 15 sec. = 40 km/min ou 2400 km/h + vitesse avion (900 km/h) = 3300 km/h.
Épaisseur traînée = 160m, longueur 3 km, diamètre du groupe de sphères = 80m, soit pour chaque sphère 40 à 50m environ.
Lorsque nous avons découvert cette observation sur le forum UFO-Scepticisme en 2013, nous décidions d'enquêter. En effet, la description s'apparentait bien à une rentre atmosphérique.
Il est curieux ou révélateur qu'en tant que membre de la commission SIGMA et de la Société Savante 3AF, le Commandant ou son équipe n'aient pas pensé à vérifier cette piste de rentrée atmosphérique (contact ou consultation de la base du NORAD, par exemple)...
Or, à partir de 2013, le "chasseur de satellites", Ted Molczan, proposait une liste chronologique des rentrées atmosphériques artificielles observées (en y ajoutant parfois si elles avaient donné lieu à des observations d'OVNI), travail colossal et mis à jour continuellement.
Il est curieux ou révélateur qu'en tant que membre de la commission SIGMA et de la Société Savante 3AF, le Commandant ou son équipe n'aient pas pensé à vérifier cette piste de rentrée atmosphérique (contact ou consultation de la base du NORAD, par exemple)...
Or, à partir de 2013, le "chasseur de satellites", Ted Molczan, proposait une liste chronologique des rentrées atmosphériques artificielles observées (en y ajoutant parfois si elles avaient donné lieu à des observations d'OVNI), travail colossal et mis à jour continuellement.
Or, que peut-on trouver le 27 juillet 1984, dans la liste et sa mise à jour du 14 octobre 2015 ?
Decay date UTC : 1984 Jul 28 03:00
L'heure est en TU donc il "faut" lire 23 heures locales et le jour précèdent - le 27 pour la côte Est des USA.
Int'l Design. : 1984-055B
C'est à dire objet - B - soit le deuxième, du 55ème lancement ayant eu lieu l'année 1984. Il s'agit d'une désignation d'usage et internationnale.
SSN : 15028
Autre désignation d'usage et arbitraire, celle du NORAD.
Origin : Russia
Name : Cosmos 1569 r
Type : R
R = étage de fusée
Model : 11S510
Son modèle.
Mass kg : 2410
Sighting Location : Arkansas; Mississippi; Tennessee; Kentucky: Louisville, Lexington, London, Dry Ridge; Illinois; Indiana: Evansville, Indianapolis; Ohio: debris found near Lebanon; Pennsylvania: Clarion (aircraft)
Sources : (AP), "A Soviet rocket called source of lights in sky", Kentucky New Era, Jul 28, 1984: 2A;
"Air Force investigates mysterious metal disk", Lakeland Ledger, Aug 1, 1984;
"List of Reported Space Objects Discovered by Member States within their Territories", Number RD-84-01, U.N. Office for Outer Space Affairs, http://www.unoosa.org/oosa/en/natact/sdnps/unlfd.html;
S. Gordon, "UFO Sighting by Pilot Over Pennsylvania", MUFON UFO Journal, No. 200, Dec 1984: 5.
A priori, il semble y avoir un problème concernant l'heure : 23 h 50 d'après le commandant, 3 h TU pour la rentrée d'après Ted Molczan, soit 23 h locales. Mais si on retrace l'historique des témoignages du commandant, on note que dans le plus ancien, il ne mentionne pas l'heure (c'est celui reproduit plus haut, extrait de Objets volants non identifiés : Un pilote de ligne parle). Ni la date, d'ailleurs.
En revanche, la seconde reconstitution plus haut (celle du bas) nous rapproche de l'horaire donné par le commandant - 23h25 versus 23h50 alléguée - ), même si la rentrée passe un peu trop au nord, alors que le commandant Greslé était au nord de Detroit et voyait l'objet à sa droite. Toutefois, cela ne semble pas encore coller pour défendre et proposer ce candidat.
En revanche, la seconde reconstitution plus haut (celle du bas) nous rapproche de l'horaire donné par le commandant - 23h25 versus 23h50 alléguée - ), même si la rentrée passe un peu trop au nord, alors que le commandant Greslé était au nord de Detroit et voyait l'objet à sa droite. Toutefois, cela ne semble pas encore coller pour défendre et proposer ce candidat.
Mais là-encore, l'investigateur Robert Alessandri va affiner les calculs d'estimations de la rentrée et obtient ceci :
Cette fois-ci, on retrouve bien l'horaire de Ted Molzcan et la rentrée est bien à droite de Detroit, à 22h58. Mais toujours ce décalage horaire avec l'observation du Commandant.
Parasitage d'une entité fortéenne pas très synchrone avec la rentrée ?
Nous avons fait remarquer que le commandant n'indique aucune heure dans son livre, alors que cet extrait est beaucoup plus détaillé que celui - des variantes mineures - qui lui est ultérieur et que l'on trouve assez souvent sur le net (par exemple, ici). Or, dans ces versions plus "tardives" la première phrase est quasiment tout le temps :
C'est à dire utilisant la troisième personne, suivi d'un ":" comme si cette phrase servait d'introduction, de "titre" à un narratif / témoignage, sans pour autant faire partie du témoignage stricto sensu. En effet, le reste du texte - le témoignage donc - est à la première personne (récit direct, point de vue "égocentré")... Pourquoi ce changement de point de vue (narratif) "subitement" ? La clef du problème d'horaire ne se trouverait-elle pas ici ?Le 27 juillet 1984 à 23:50, alors qu'il pilote le Boeing 747-Combi du vol Air France AF 6842 reliant Los Angeles à Montréal :
La nuit est parfaitement claire et la visibilité excellente tandis que nous passons au nord de la ville de Detroit. La fin du vol en croisière à 11500 m d'altitude approche. Dans la glace latérale droite, derrière la tête du copilote, j'aperçois [... la suite est plus haut]
En remontant les sources disponibles, on trouve :
Rapport établi le 27 juillet 1984 à 23:50, alors qu'il pilote le Boeing 747 vol d'Air France (AF 6842), reliant Los Angeles à Montréal.
Ainsi donc, cet horaire d'une heure de plus ne concernerait pas l'observation, mais l'heure à laquelle le rapport aurait été établi ou écrit ! C'est à dire peu avant ou après avoir atterri à Montréal.
Via un intermédiaire (Christian Comtesse, des Repas Ufologiques), j'ai tenté (vers 2013) de demander des précisions au commandant Greslé, mais c'est resté sans réponse à ce jour...
Pour aller plus loin concernant une analyse de cette observation, je renvoie encore à Robert Alessandri et son article intitulé : Le 27 juillet 1984, une autre rentrée prise pour un Ovni. Alessandri montre en pointant d'autres éléments le très bon accord / match avec la rentrée atmosphérique (description, estimations angulaires, durée, etc.).
Via un intermédiaire (Christian Comtesse, des Repas Ufologiques), j'ai tenté (vers 2013) de demander des précisions au commandant Greslé, mais c'est resté sans réponse à ce jour...
Pour aller plus loin concernant une analyse de cette observation, je renvoie encore à Robert Alessandri et son article intitulé : Le 27 juillet 1984, une autre rentrée prise pour un Ovni. Alessandri montre en pointant d'autres éléments le très bon accord / match avec la rentrée atmosphérique (description, estimations angulaires, durée, etc.).
Un Background ufologique...
L'hypothèse PsychoSociologique et Culturelle du phénomène OVNI (et connexes, comme les abductions) est défendue en fil rouge de ce blog. Parmi ces nombreux constats, il y a le suivant :
Lorsqu'une personne ne peut identifier un objet, il peut lui arriver, sous la pression de la rumeur ovni, de l'assimiler à une manifestation de ce type. Si elle choisit cette explication, elle transposera ce qu'elle voit en utilisant les mots, les comparaisons, les descriptions consacrés par le mythe ovni (et ses périphériques - science-fiction- etc.). qu'elle puise dans ses connaissances conscientes ou non. (Michel Monnerie, 1979, dans Le Naufrage des Extraterrestres).
D'une façon générale, la culture ambiante ne fait pas voir aux gens des choses qu'ils ne savent pas interpréter, mais leur procure, au contraire, une grille d'interprétation pour les choses qu'ils ne reconnaissent pas. (Rossoni, D.; Maillot, E. & Déguillaume, E. (2007). Les OVNI du CNES : 30 ans d'études officielles 1977-2007.)
Si une personne a une culture ufologique, ceci l'encourage (de façon tout à fait louable et légitime) à observer le ciel. Si cette personne perçoit quelque chose qu'elle n'identifie pas pour ce que c'est en réalité (c'est à dire un stimulus prosaïque), cette culture ufologique va lui servir de grille de lecture et d'identification. (Fernandez, 2010).
Je ne suis pas le biographe attitré de Jean-Gabriel Greslé, mais on peut lire que celui-ci s'intéresse aux OVNI dès 1952. Lorsqu'il est élève-pilote de chasse au Cadet Club de l'USAF, il entend parler et s'intéresse à l'affaire du Carrousel de Washington. Il lira le rapport CONDON dès sa parution (1968 ?). Mais aussi d'autres documents, tels les AFR-200-2 ou le JANAP-146. Il aurait eu accès à 1600 pages dactylographiées venant du FBI. Ceci est relaté dans son ouvrage de 2004, Les documents interdits - Ce que savent les états-major. Sans doute lisait-il également de la littérature ufologique.
Cette culture ambiante et ufologique du commandant aurait-elle vraisemblablement joué un rôle ou plutôt un filtre quant à ses observations ?
Dans son ouvrage, Hypothèse Extraterrestre (couverture plus haut), Jean-Gabriel Greslé déclare avoir poursuivi avec 4 autres pilotes chevronnés... la planète Vénus. Peut-être ne pense-t-il pas s'être trompé aussi souvent ? (Merci à Eric Maillot du signalement).
Quoi qu'il en soit, il deviendra "ufologue" au sens défenseur de théories exotiques (nous sommes et avons été visités par les Extraterrestres, voire même ils auraient aidé à fabriquer la bombe atomique suite à un crash...) et auteur de livres à succès. Parfois en s'auto-illusionnant d'autant plus ?
Par exemple, dans un de ses ouvrages et lors de nombreuses conférences, il soutiendra comme document "choc" (smoking-gun en Anglais) une note émanant soit-disant du SGDN "Secrétariat Général de la Défense (et de la Sécurité) Nationale" qui aurait été déclassifiée -sic- ou défendant les documents Majestic-12. Le premier document s'étant avéré être un "faux". Citons ces extraits de l'ouvrage, Sur la trace des Ovni (les dossiers de SO n°4).
Dans son ouvrage, Hypothèse Extraterrestre (couverture plus haut), Jean-Gabriel Greslé déclare avoir poursuivi avec 4 autres pilotes chevronnés... la planète Vénus. Peut-être ne pense-t-il pas s'être trompé aussi souvent ? (Merci à Eric Maillot du signalement).
Quoi qu'il en soit, il deviendra "ufologue" au sens défenseur de théories exotiques (nous sommes et avons été visités par les Extraterrestres, voire même ils auraient aidé à fabriquer la bombe atomique suite à un crash...) et auteur de livres à succès. Parfois en s'auto-illusionnant d'autant plus ?
La fameuse (fausse) note du SGDN... |
Enfin, on trouve ce qui nous intéresse tout particulièrement: le terme OVNI/OANI (Objets Volants Non Identifiés / Objets Aquatiques Non Identifiés), mentionné à non moins de trois reprises dans le texte [de la fameuse note SGDN].
Mais d’où peut bien provenir ce terme si intriguant ?
Non pas d'une quelconque autorité gouvernementale, comme l'affirme Jean-Gabriel Greslé, ce qui lui permet d'alimenter sa théorie sur la divulgation, mais bien plus prosaïquement de l'imagination fertile de l'auteur de ce texte, un certain François Couten, ufologue original et fervent adepte du terme OVNI/OANI et des thèses conspirationnistes.
Pour ceux qui l'ont connu, François Couten ne s'est jamais caché d'être l'auteur de ce texte sur le SGDN, qu'il avait, parait-il, mis en libre circulation sur certains sites ufologiques il y a une quinzaine d'années. [...]
L'interview de François Couten commence à la 49ème minute de la vidéo. Le SGDN est cité à plusieurs reprises à partir de 52'25" minutes.
On remarquera le panneau bien en évidence derrière François Couten, sur lequel on peut lire en grosses lettres OVNI/OANI.
Le lecteur pourra apprécier par lui même la crédibilité des informations avancées...
On reconnait dans cette vidéo le langage bien particulier et le style inimitable de François Couten pour présenter et décrire les services de l'état et leurs liens supposés avec les affaires d'OVNI/OANI. Or, on retrouve les mêmes termes et les mêmes formulations dans le texte que Jean-Gabriel Greslé affirme être, rappelons-le, une note de service découverte sur le site du SGDN par Alain Boudier.
Quelle étrange coïncidence qui n'en n'est évidemment pas une...
D'ailleurs, on voit mal pourquoi et comment un texte rédigé il y a 15 ans par un ufologue conspirationniste, aurait atterri (sans jeu de mot) sur le très sérieux site du SGDN en 2005. [...]
CONCLUSION
Pour quelles raisons Monsieur Greslé a-t-il présenté dans son livre "Documents Interdits: La Fin d'un Secret" un faux document en dissimulant sa véritable origine ? [...]
Jean-Michel Castelon »
Toujours dans le forum SCEPTIC OVNI (UFO SCEPTICISME) un autre membre « Nablator » produit également d’intéressantes recherches effectuées sur Internet :
Une présentation succincte du SGDN incluant des références (qui apparaissent forcées) aux "OANIs/OVNIs" est publiée sur le site web de Jérome Beau. Source inconnue.
(NDLR : RRO Site ufologique tenu par Jérôme Beau. Ce dernier consulté à propos de l’origine du document, ne se souvient plus de son origine et ne peut la retrouver pour une raison technique).
Mais aussi cette discussion sur le forum UFO-Scepticisme.
Quant aux seconds types de documents, au cœur de l'ouvrage, voir par exemple cette discussion.
Notons aussi cette phrase de Jean Gabriel Greslé dans son ouvrage 1942-1954 : La genèse d'un secret d'Etat p.58 :
On ne peut qu'admirer l'intelligence des propos d'Einstein et d'Oppenheimer qui avaient, en juin 1947, prévu le développement des missiles intercontinentaux, des satellites artificiels de la Terre et même le risque de confondre une rentrée atmosphérique humaine avec un vaisseau extraterrestre.Notons d'abord que ce document "MJ12" auquel le commandant fait allusion est un faux (plagiant mot à mot une dissertation en Français Études de Droit Interplanétaire, traduite en anglais et publiée en 1965) comme vient de le démontrer récemment Jason Colavito, mais s'il avait été vrai, Einstein et Oppenheimer auraient eu raison quant à deux des propres observations du Commandant !
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce témoin aurait assisté à deux rentrées atmosphériques sur lesquelles son ambiance culturelle "OVNI" aurait servi de "grille de lecture". Tout ceci, l'amenant, pendant sa retraite, à devenir un auteur fécond et à succès d'ouvrages ufologiques et conférencier.
Gilles Fernandez, Octobre 2015
Gilles Fernandez, Octobre 2015
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